Vendée Globe  
93 days 22 hours 52 minutes

SpiritofHu – Crowded House at sea! Conrad Colman co-skipper’s log March 2nd

“Our average speed for the past 10 hours has been 18.4 knots

We could not have asked for a better return to the sea. After a calm first night leaving Bluff, with calm shifty conditions that reminded us of our nightmare start in Spain, we have been power reaching eastwards in 30 knots. Our average speed for the past 10 hours has been 18.4 knots and by the time we fall off the back of this front we will have eaten a quarter of the Pacific  in one long weekend! It would be nice to have another boat close by to have a comparison for this excellent progress because typically only the front runners have been able to get averages over 18.

After the bright colours and busy sounds of the commercial port during our stopover I was expecting an instant return to the “50 Shades of Grey” of the Southern Ocean but we have been blessed by strong sunshine, blue skies and sparkling white water in a constant cascade over the boat. Given that the spray is so intense, the wind has been strong and stable and our sail plan has been the same for 24 hours we have been sleeping well, often for over four hours at a stretch, and I have been brushing up on my French.

In high school I remember one of my friend’s desperation after receiving another homework assignment dripping with red ink after it had been corrected by the pitiless Monsieur Deutreau.  He carried out his work with the severity of someone who had been drafted by the linguistics unit of the French special forces, charged with securing the sanctity of the French language, one teary eyed high schooler at a time.

I am now being brow beaten by a digital Deutreau as I am using a number of iPad apps to brush up on my French grammar while I am sailing. I arrived in France at the end of 2008 with no idea about how to say anything. As I fell in with Mini 6.50 I naturally learned the essentials of sailing life, numbers, wind shifts and swear words. By the end of 2009 had completed my first solo transatlantic race as was totally proficient in French, but only in the above subjects! Little by little I have become nearly fluent but still lack decent writing skills. I had a nice reality check recently when I grappled with a new conjugation app and after 10 questions it told me I was a beginner and should just focus on the basic tenses. Sadly I had already changed the settings to be as simple as possible!Deutreau strikes again!

I was quite taken by Thor Herredahl’s Kon Tiki expedition when I was a child and loved the idea of such active anthropology. Basically, he thought that the islands of Polynesia  had been peopled by fleets of balsa wood rafts from Latin America. So, he built a raft in Peru and set off with a bunch of his mates from Norway and Sweden and successfully crossed the Pacific, becoming terribly sun burned and sick of flying fish on the way. Subsequent DNA and archeological evidence has disproved his theory (fantastically summarized in the recent bestseller “Sapiens” by Yuval Noah Harari) but you need to respect his commitment to his ideas. As such, I have always named my autopilot Knut, after one of the Kon Tiki’s crew, because I like the idea of a crusty bearded Swedish guy keeping an eye on things when I’m sleeping.

Nandor on his side always calls his autopilot Mr.Banes, after the private chauffeur he saw in an English TV drama he enjoyed thirty years ago.  Our belief in a benevolent barreur (French for “helmsman”) certainly has historical precedent. In 1898 Joshua Slocum became the first sailor to sail solo around the world (after 3 years!!). During his incredible journey he was struck down by a three day fever and, near death, had hallucinations of a faithful helmsman who guided him through a raging storm.

So, that leaves us with Conrad the French speaking Kiwi- American, Nandor the Hungarian boat builder, Mr. Deutreau, Mr Banes and the sun burned Knut all charging across the Pacific together on the Spirit of Hungary. With so many people on board, it’s small wonder our ration bags are evaporating

Carnet de bord  du 2 mars

Il y a du monde à bord !

Nous n’aurions pas pu rêver d’un meilleur retour en mer. Après une première nuit assez calme pour partir de Bluff et des conditions qui nous ont rappelé nos débuts cauchemardesques en Espagne, nous filons maintenant au reaching dans 30 nœuds de vent. Notre moyenne sur les 10 dernières heures est de 18,4 nœuds et quand la dépression dont nous profitons sera passée nous aurons grignoté un quart du Pacifique en un long weekend, ça fait du bien. On aurait bien aimé avoir un autre camarade de jeu pas loin pour pouvoir un peu comparer nos belles performances mais tout le monde est un peu trop loin !

Après notre arrêt dans port commercial de Bluff où le bruit et les couleurs nous avaient marqué par rapport à notre quotidien en mer, nous nous attendions à un retour rapide aux « cinquante nuances de gris » des mers du Sud mais nous avons de la chance et profitons bien du ciel bleu et du soleil ! Grâce aux conditions stables, nous n’avons pas fait de changement de voile dans les dernières 24h et en avons profité pour récupérer en dormant plusieurs heures d’affilé et j’ai aussi décidé de réviser mon français…

Au lycée, je me rappelle du désespoir de mes amis quand ils recevaient leurs copies de contrôle dégoulinant du rouge des corrections du professeur Deutreau. Il traumatisait tout le monde en poursuivant sa mission avec une sévérité qui donnait l’impression qu’il était engagé par les forces spéciales françaises pour faire respecter chaque règle à la lettre ! Pour ma part, j’utilise une version électronique de Mr Deutreau avec des applications sur IPad qui me permettent de travailler sur la grammaire, un passe-temps original j’avoue ! Je suis arrivée en France en 2008 avec absolument 0 notion de français. En me lançant en Mini 6.50 j’ai appris les bases de français pour survivre : vocabulaire de voile, les chiffres, le vent et les gros mots ! Fin 2009 après ma 1ère Transatlantique en Solo j’étais bilingue français…enfin seulement dans les domaines cités. Maintenant je parle couramment français mais l’écris reste bien compliqué pour moi. La toute dernière application sur la conjugaison que j’avais téléchargée me l’a durement rappelé quand, après 10 questions, elle m’a annoncé que j’étais un « débutant » et que je ferais bien de me concentrer sur les temps de base !
Quand j’étais enfant, j’étais captivé par les récits d’expédition de Thor Herredahl sur Kon-Tiki (http://fr.wikipedia.org/wiki/Kon-Tiki) . Pour résumer, cet anthropologue norvégien pensait que les îles polynésiennes avaient été peuplées par des sud-américains qui avaient utilisé des rafts en bois pour traverser les océans. Pour aller au bout de sa théorie, il a construit un raft en bois au Pérou et, avec un groupe de norvégiens et suédois il a traversé le Pacifique surmontant de graves brulures dues au soleil et les problèmes liés aux maladies contractées en mangeant beaucoup de poissons volants. Pourquoi je vous raconte ça? Parce qu’en fait j’ai toujours nommé mes pilotes automatiques «Knut» car c’était le nom d’un des membres d’équipage de Jon Tiki et que j’aime bien l’idée d’un vieux loup de mer suédois à la barbe blonde en train de barrer pendant que je dors la nuit

Nandor a ses habitudes aussi et lui nomme ses pilotes «Mr Banes», c’était un chauffeur anglais dans un vieux film qu’il a beaucoup aimé il y a 30 ans! Nous ne sommes pas les seuls à croire en ces bienveillants barreurs imaginaires. En 1898 Joshua Slocum devenait le 1er homme à finir un tour du monde en solitaire (après 3 ans !!) et ses récits parlaient d’un barreur imaginaire qui avait pris sa place à la barre pendant 3 jours alors qu’il était trop malade pour bouger…

Comme vous l’aurez constaté, il y a du monde à bord entre Conrad l’americano-kiwi breton d’adoption, Nandor le constructeur de bateau hongrois, Mr Deutreau, Mr Banes et Knut, tous à l’assaut du Pacifique à bord de Spirit of Hungary. Avec tout ça, pas étonnant que nos rations de nourriture disparaissent si vite “